Le Pin en archives : une mission qui exhume des témoignages historiques
C’est durant l’été 2024 que le Centre de Gestion est intervenu à la mairie de Le Pin pour le traitement des archives communales. 31 mètres linéaires de documents ont été pris en charge. Les éliminations réglementaires effectuées avant et pendant le traitement s’élèvent environ à 14,5 mètres linéaires. C’est donc 16,5 mètres linéaires d’archives qui sont effectivement conservés.
Il est intéressant de noter que le fonds des archives communales contient 7 mètres linéaires de documents datant de la période moderne (1790-1982) qui ont révélé des éléments historiques très intéressants.
FAIT HISTORIQUE : quand les femmes étrangères résidant dans le département étaient convoquées et placées sous surveillance
En effet, lors du classement des archives de Le Pin, nous avons ressorti une affiche datant de 1940, émise pendant la Seconde Guerre mondiale, intitulée "Avis de convocation concernant les ressortissantes allemandes et étrangères de nationalité indéterminée mais d'origine allemande résidant dans le Tarn-et-Garonne". Ce document, éloquent témoignage d'une époque troublée, nous plonge dans le climat de suspicion généralisée qui prévalait en France après la déclaration de guerre à l'Allemagne en 1939.
Les personnes de nationalité allemande, ainsi que les français d'origine allemande, faisaient l’objet de convocation par les autorités françaises, non seulement pour être enregistrés et surveillés, mais aussi pour prévenir tout acte de sabotage ou d'espionnage. Dans de nombreux cas, ces personnes, bien qu'innocentes de tout acte hostile, étaient internées dans des camps pour la durée du conflit, en vertu des décrets-lois de 1939. Cette convocation pouvait aussi s’inscrire dans le cadre d’une politique de réquisition du travail féminin.
Fait surprenant, cette affiche visait explicitement les femmes, marquant ainsi la défiance à leur égard. Les autorités françaises craignaient que certaines femmes allemandes, même si elles étaient mariées à des français ou résidaient en France depuis longtemps, puissent agir comme espionnes ou collaboratrices pour le compte du régime nazi. Les femmes étaient souvent moins soupçonnées que les hommes, ce qui aux yeux des autorités, pouvait en faire des candidates idéales pour des missions de renseignement.
La découverte de cette affiche permet de mieux comprendre l'atmosphère de tension et de contrôle qui caractérisait cette période trouble de l’histoire, en rappelant les mesures sécuritaires drastiques prises pendant la guerre et l'impact direct de ces événements sur les populations locales.